Le Nouvel An asiatique 農曆新年 nónglì xīnnián ou « passage de l’année » est le premier jour du premier mois du calendrier chinois. C'est le début de la fête du printemps (春節 chūnjié) qui se déroule sur quinze jours et s’achève avec la fête des lanternes ( 元宵節 yuánxiāojié). Le calendrier chinois étant luni-solaire, les fêtes du nouvel an tombe toujours le premier jour d'une nouvelle Lune, entre le 21 janvier et le 20 février. La fête du nouvel an asiatique est à l'origine la fête du solstice d'hiver qui marquait la fin de l'hiver et l'arrivée prochaine des beaux jours, cette fête était surtout fêtée par les paysans. C'est sous la dynastie des Zhou (1122 av. JC-256 ap JC) que le solstice d'hiver commença à marquer le début de la nouvelle année lunaire, l'empereur ce jour-là devait accomplir des rites en l'honneur du ciel, petit à petit cette coutume se popularisa pour devenir le jour de la vénération du ciel et des ancêtres.
Le petit Nouvel An asiatique
La semaine précédant le nouvel An, le 23 ou le 24 du 12e mois, a lieu le traditionnel « petit Nouvel An » (過小年 / 过小年guòxiǎonián), une cérémonie d'adieu au Génie du Foyer ( 灶王爺 / 灶王爷 Zàowángyé) dont l’icone est placée dans la cuisine. D'après les croyances, chaque année, il doit faire un long voyage pour rapporter à l'Empereur de jade, les bonnes comme les mauvaises actions de la famille. Pour obtenir sa clémence, ses faveurs, afin de l'empêcher d'ouvrir la bouche et dire du mal d'eux devant l'Empereur de Jade, les personnes déposent des aliments (plutôt collants, sucrés comme des bonbons) devant son image. Sur l'autel dressé en son honneur de l'eau, de l'herbe et du grain censés abreuver et restaurer durant le voyage son cheval, dont on a découpé l'effigie dans du papier sont déposés. Le Génie s’envole avec la fumée quand celle-ci est brûlée et quelques jours plus tard, pour signaler son retour, un autre portrait sera accroché.
C'est la période du grand nettoyage de la maison et le dernier jour, des souhaits, écrits sur papier rouge (symbole de chance), sont affichés un peu partout . Il s’agit de caractères auspicieux comme fú (福) bonheur, ou chūn (春) printemps, souvent collés à l’envers car renverser ( 倒 dào) est homophone de arriverdào). Un fu renversé signifie donc : « Le bonheur est arrivé. ». Deux calligraphie parallèle et se complêtant ornent les 2 côtés de la porte d'entrée. La jarre de riz est souvent surmontée d'une pancarte portant les mots "Toujours pleine!".
Le Nouvel An du calendrier chinois
Il est officiellement célébré en République populaire de Chine (sept jours de congés), Taïwan (cinq jours), à Hong Kong et Macao (trois jours). Les pays d’Asie où l’influence de la culture chinoise est importante, ou ceux dont la population comprend une forte communauté Chinoise fêtent le nouvel an du calendrier chinois : Singapour et Malaisie, Indonésie, Viêt Nam (fête du fête du Têt), Corée du Sud (fête de Saehae).
C'est une période où il est de coutûme de prendre un nouveau départ après s'être débarrassé des mauvaises influences de l’année passée. Avec de signes de bon augure cela est possible, donc il faut manger, s'entourer d'objets ou d'aliments présentant une homophonie avec un mot apportant un bon présage. Le « passage de l’année » (過年 / 过年 guònián) s’effectue dans la nuit du dernier jour du douzième mois. Le mot signifiant année est considéré comme étant à l’origine de Nian, un monstre, qui venait autrefois, une nuit par an, pour trouver de la nourriture et rôdait autour des villages, obligeant ainsi, les habitants à rester chez eux et à veiller jusqu’au petit matin, moment de son départ. En effet, il mangeait les animaux domestiques, parfois les humains. Un jour, il a été découvert qu'il fuyait devant la couleur rouge, le feu et le bruit. Pour l'empêcher de venir les villageois peignaient donc leurs portes en rouge, allumaient du feu devant les maisons et faisaient du bruit (maintenant les pétards). A l'origine, les visites que l'on se fait le jour du nouvel an avaient pour but de se féliciter d'avoir empêché le nian de venir.
La coutume de se coucher le plus tard possible ce soir-là serait un gage de longévité, cela s’appelle « monter la garde de l’année » (shǒusuì 守歲 / 守岁 ), elle peut être passée à jouer au mahjong. Les enfants sont autorisés ce soir-là à faire éclater des pétards ou à faire brûler des feux de bengale, en attendant la chaîne de pétards que chaque foyer se devrai allumer à l’arrivée du premier jour de l’année à minuit pour chasser les mauvaises influences. L'heure du rat marque le moment où tous les esprits viennent sur terre participer à la fête. Des offrandes sont faites aux dieux et aux ancêtres. On dispose, sur l'autel des dieux, des sucrerie à base de miel, et des gâteaux de lunes surmontés d'une marque rouge, empilés en forme de petites pagodes, des fruits secs, des pommes.... Les offrandes restent jusqu'à la Fête des Lanternes et hommage est rendu aux ancêtres et aux dieux les jours suivant en brûlant de l'encens.
Une chaîne de pétards peut être allumée dès onze heures ou minuit. Le matin, beaucoup se rendent au temple et
les tombes ancestrales. Il est considèré que plus la visite au temple est tôt, plus on aura de chance dans l’année. Dans certaines villes, un temple ouvre à minuit, première heure du premier
jour. Les familles qui en avaient les moyens commandaient une danse de lion ou de dragon (qui représente Noblesse, Bravoure et Chance). La première journée est consacrée aux visites ou à
téléphoner en commençant par les personnes les plus importantes (parents aînés, supérieurs) ; cela s'appelle « saluer l’année » (bàinián 拜年). Le jour du Nouvel An, on doit
théoriquement porter des vêtements neufs, et beaucoup portent des affaires rouges, couleur auspicieuse.
Le vœu traditionnel, particulièrement dans le nord de la Chine, est « Bon passage de l’année » ( 過年好 guònián hǎo) Il est souvent remplacé par « Bonne année », utilisable également le premier janvier, début officiel de l'année en Chine et à Taïwan (mandarin : Xīnnián kuàilè . Le « Félicitations, et faites fortune » peut être aussi utilisé, mais cette expression est liée aux distributions d’enveloppes rouges.
Des enveloppes rouges contenant de l’argent sont offertes. Traditionnellement, elles étaient distribuées aux enfants et aux jeunes non mariés, et avaient surtout la valeur symbolique de porter chance durant toute la nouvelle année. Lors des distributions solennelles par les aînés, la personne qui va recevoir l’enveloppe leur adresse un vœu ou « parole auspicieuse » ( 吉祥話 jíxiáng huà) ; le plus courant est « félicitations, et faites fortune » (gōngxǐ fācái 恭喜發財 / 恭喜发财 ). Lors des visites à la famille et aux amis dans les jours qui suivent, il est coutume d’offrir une enveloppe aux enfants des visiteurs ou des visités.