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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 15:01

Un conte dans la ligné de la tradition bretonne mais aussi une mélodie empruntée au répertoire traditionnel irlandais Cad e don te sin. Telle une légende, l'épopée fantastique de Korydwen nous est chanté.

 

 

 

 

 

 

 

Korydwen et Rouge de Kenholl Tri yann Belle et rebelle-1990

 

Korydwen, Korydwen, pourquoi t'en être allée

au premier jour de mai de ta quinzième année,

fillette1 païenne, couronnée d'épis de blé,
à la fraîche fontaine, dans le bois aux sorbiers ?


De s'en venir de Vannes trois hommes, trois cavaliers,

au Pardon de Sainte Anne s'en allant chevaucher,

de Sainte Anne près de Nantes, sur un rocher dressée.

Et Korydwen d'entendre les cloches sonner.


Le premier des cavaliers, de pierreries couronné,

cheval blanc2 comme est blanc le marbre de Carrarz en été.
- A Sainte Anne, belle païenne je t'y mènerai.

- Viens donc, viens donc en selle... Mais il n'eut achevé.

 

Que sa peau tombe en lanières sur son corps tout desséché,

et qu'en chimère de pierre soudain se trouve transformer.  

Et ses bras tombent en poussières, en poussières tombent ses deux pieds2.

Et de ses cendres, cendres grises, la fontaine est brouillée.


Plongeant l'épée dans l'ève, le second des cavaliers

rendit claire la source et plus fraîche d'emblée.
D'une tortue la tête ornait son casque d'acier,

ses écailles recouvraient sa cuirasse cirée.


- Qui es-tu, dit Korydwen ? - Bartholan le guerrier3!

Je suis le fils de la vague et de l'océan je suis né.
- L'océan ne fait naître que sirène ou bien que sorcier.

Au Pardon de Sainte Anne jamais ne te suivrai !


De la fraîche fontaine au troisième des cavaliers,

Korydwen en sa bouche de l'ève claire a versé :

- Tu es jeune et tes yeux sont de jade émaillés;

de quel pays viens-tu sur ta pourpre haquenée?


- D'où je viens, sept moulins tournent dans les vents salés

qui font ma barbe rose comme rose du rosier.

On m'appelle Le Rouge à Kenholl4 où je suis né.

Et à Sainte Anne, au Pardon, je m'en viens pour te mener !

De bondir tous les deux dessus la folle haquenée.

Sonnaient, sonnaient les cloches de vers Nantes au clocher.
De chevaucher trois jours et deux nuits sans s'arrêter,

sans boire et sans manger, de colline en vallées.

 

Mais Korydwen s'étonne à la troisième soirée.

- Je n'entends plus qu'à peine les cloches sonner.
- Ce n'est rien, dit Le Rouge, le vent a dû tourner.

Viens païenne, sur ma couche de paille de blé1...

 

Ils repartent au matin dessus la folle haquenée.

Ils traversent des forêts de salicornes dressés,

plus vertes que sont les algues et que d'Irlande les prés,

sans boire et sans manger, trois jours deux nuits sans s'arrêter.

 

Korydwen s'étonne à la sixième soirée :
- Je n'entends plus les cloches du Pardon sonner !
- Tu te trompes Korydwen, tu te trompes ma bien-aimée;

c'est le vent! Il est tard, allons nous coucher.


Quand Korydwen s'éveille à la septième rosée,

elle est seule sur la couche de paille de blé.

 A la place du Rouge elle découvre à son côté

des serpents et un miroir brisé.
 

 

Et Korydwen d'y plonger son regard pour le croiser,

mais le visage qui lui fait face de la faire sursauter :

c'est celui d'une vieille femme1 d'au moins cent cent et dix années

dont des serpents5 dévorent les pauvres seins déchirés.


Et Korydwen de voir son maigre sang couler,

et la terre le boire et sa mort arriver.
Et de son ventre froid soudain s'envole un épervier6

qui plonge dans la Loire, en saumon enchanté7.

 

 

1 La Vierge, la Mère et la Vieille Femme sont les représentations de la déesse mère Cerrydwen.


2 Pour les Bretons, l'Au-delà s'ouvre près une rivière ou au fond d'un lac. Le temps de l'Autre-Monde s'écoule différemment du notre, une année peut valoir des siécles. Il arrive qu'un chevalier passe dans l'Autre-Monde et traverse des épreuves; le héros s'il ne respecte pas les recommandations  peut être condamné à errer éternellement, il peut aussi, s'effondrer en poussiére s'il y est rester trop longtemps...

 

3 Le guerrier Scot, Partholan, envahissant l'irlande par la mer.

 

4 Le cavalier rouge de la légende arthurienne

 

5 Le serpent détient d'immenses pouvoir, il est associé au mal, à la regénération.


6 L'épervier en Bretagne est considéré comme une créature du Diable, messager de l'autre monde (l'au delà).

 

7 La légende irlandaise de Finn McCool qui pêche un saumon enchanté, le saumon de la connaissance. Après l’avoir mangé, Finn serait devenu un homme intelligent.

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 21:29

 Les paroles de Kalonkadour  nous emmènent dans l'univers magique propre à la Bretagne. La mélodie reprise pour Kalonkadour est Planxty Irwin, un air irlandais de Turlough O'Carolan, composé sans doute après la guerre d'Utrecht en 1713, car les paroles originales parlent d'un Colonel Irwin qui a été shérif dans la région de Sligo à la même époque.

 

 

 

 

 

 Kalonkadour Tri Yann (Café du bon coin-1983)

Au bord du lac de Kalonkadour
J'ai vu la harpe aux cordes rouillées
Le marronnier cacher la vipère
La pluie brûlante en larmes tomber
J'ai vu la vague souiller la terre
J'ai vu deux filles aux seins desséchés
Et leurs enfants nus que le froid lacère
Au bord du lac de Kalonkadour

Au bord du lac de Kalonkadour
J'ai vu la mouette en corbeau changée
L'air du matin plus lourd que l'ébène
Le rossignol en aigle enchanté
J'ai vu la boue jaillir des fontaines
Fleuve de sang des forêts gicler
Entendu le chant de cent mille sirènes
Des fonds du lac de Kalonkadour

Au fond du lac de Kalonkadour
J'ai vu le miel couler du glacier
La goutte d'eau gelée par l'aurore
Faire éclater plus de mille rochers
Le coudrier se faire lance d'or
J'ai vu des rois de chiens enfantés
Et j'ai vu des chênes plier alors
Au fond du lac de Kalonkadour

Au fond du lac de Kalonkadour
J'ai vu l'oiseau en flûte enchanté
J'ai vu tomber du buisson l'épine
L'épée d'ajonc pourfendre l'acier
J'ai vu Janus que le cerf domine
J'ai vu le rat en goéland charmé
Et en vierge alors enchantée l'hermine
Au fond du lac de Kalonkadour

J'ai vu fleurir la harpe d'amour
Au fond du lac de Kalonkadour

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 16:46

Irisée légère

Couleur de la liberté

  Papillon au vent

 

 

  Haïku dédié à une amie qui se reconnaitra.

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 11:39

Célestes cotonneux

Montagne, enclume ou chou-fleur*

Les Dieux colèreux!

 

 

*Les formes déterminant le type de nuage blanc d'été de moyenne altitude :

- Un nuage de fin d'après-midi formant une montagne ou enclume est un cumulonimbus amenant un violant orage.

- Un nuage ressemblant au chou-fleur est un cumulus, se développant verticalement (s'effilochant) il est annonciateur d'un orage dans les 5 à 10 heures.

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 10:20

Grillons qui stridulent

Champs de blés et coquelicots

Poupées de maïs

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 12:58

C'est un plat japonais, très simple et rapide à réaliser. Il est souvent préparé avec un reste de riz lorsqu'on a un petit creux en encas. Dans la période Heian , il y avait un plat nommé "yuzuke", composé d'un bol de riz et d'eau chaude versé dessus. Plus tard, dans l'ère Edo, un repas utilisant le thé "naracha" a été introduit : une bouillie de riz avec des châtaignes, ou des patates et du thé. L'Ochazuke pourrait être aussi un retour de la tradition chinoise utilisant le thé en tant qu'aliment.

 

Ingrédients :


- riz japonais ou  du riz rond italien (pour risotto)
- thé vert sencha, tamaryoku
- saumon ou autre poisson
- nori ou autres algues
- sel si trop doux


Préparation :

Dans un bol de riz, on y verse du thé vert japonais.
On y ajoute des morceaux de saumon grillé (ou cuit à la vapeur).

 

Pour la garniture, traditionnellement on y ajoute des graines de sésames (gomasio), des umeboshi (prunes salées), du nori (algues séchées) agrémenté d'un peu de wasabi (ou raifort).

 

Variante que je propose :

 

Risotto avec de l'oignon les algues et le thé sencha, saler légèrement et ajouter l'umeboshi et le wasabi dans le plat à la fin avec le pavé de saumon cuit au thé vert. Vous pouvez a volonté rajouter de la sauce nuoc mam et du sucre mais dans ce cas, ne pas mettre d'umeboshi.

 

DSCN1392.JPG

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 17:05

Chauve-souris volant

  Ala douceur de la nuit;

Insectes au radar!

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 22:04

Le moyen-âge a été la source d'inspiration par sa forme la danse macabre, les vers peuvent être chanté, comme le lai*.

 

 

Noble Roi venez couronné,

Force et prouesse renommées.

Votre faiblesse vous dévoilez,

Face à la nuit, seul isolé.

Pauvre en cendre vous serez!

Je n'ai pas appris à danser

Sur un rythme si endiablé.

Hélas, force m'est de constater:

L'Ankou fauche l'âme en équité.

 

Patriarche êtes vous confessé?

Double croix que vous chérissez.

Ne pensez plus aux diginités.

L'espoir vous suis enterré.

Pauvre en cendre vous serez!

Que le titre n'est rien que leurre,

Une joie devenue douleur.

Savoir rester humble de coeur,

Une vérité intérieure.


 

Chevalier osez vous défier

Visage redoutable, garder.

Suivez moi pour aller danser...

Ce qui fut, sera effacé.

Pauvre en cendre vous serez!

Par ma flamme et par mes exploits,

Respectable j'étais par ma foi.

Personne ne diffame sur moi.

Rien n'est éternel ici bas.

 

Cardinal, biens d'honneurs parés

Des parades avez profités.

Laissez là votre air étonné.

Dans cette ronde vous entrerez...

Pauvre en cendre vous serez!

Raison bien, j'ai de m'ébahir.

Grande détresse je dois partir!

L'Ankou est venu m'assaillir.

En tristesse tout dois se finir...

 

Connectable, ordre est d'avancer!

C'est la loi d'être accompagné.

Même les plus grands, à l'heure sonnée.

Il faut, les armes déposer.

Pauvre en cendre vous serez!

Des projets en préparation

Pour augmenter ma domination.

Honneurs et autre décoration...

Différence et Abolition?

 

Président de la République.

Les médias vous avez courtisé.

Paroles en l'air vous laisserez.

Les titres, sont à oublier.

Pauvre en cendre vous serez!

Comment pourrais-je refuser,

Quitter ce monde m'est destinée.

Pour une danse, vous me conviez;

Ma vie ainsi est achevée.

 

 

Financier, banquier crisez

Vous dont l'argent jamais ne manquez

L'argent des autres vous jouiez.

Cynisme, opportunité!

Pauvre en cendre vous serez!

A quoi a servi mes efforts?

La mort est indexée sur l'or?

Puis-je partir, sans aucun remord?

Seul le bonheur est un trésor.

 

S.D.F. et les oubliés,

Rejetés de la société,

De cette vie vous êtes libérés

Riches à la danse vous entrez

Riches en cendre vous serez!

Par cette danse, nous sommes égaux,

Mort ensemble dans nos idéaux.

Samain mais, pas les cieux en haut.

De cette danse peu nous en chaut!

 

* Le lai est composé en octosyllabes.

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 19:52

Au moyen âge, des fresques représentant des danseurs avec la mort, accompagnés d'écrits, étaient peints dans des édifices religieux tels que l'église de Kernascléden ou le cimetière des innocents. La mort invite les mourants à une danse éternelle, ceux-ci lui réponds : tel est la danse macabre.   Les personnages évoqués sont hiérachisés du plus haut gradé au plus bas de l'échelon : le Pape, l'Empereur, le Cardinal, le Roi, le connectable, le chevalier, le médecin, le prêtre, l'usurier, le paysan, le voleur... et le dernier l'enfant. La danse macabre est associée avec  le thème du "Dit des trois morts et des trois vifs". Le compositeur Camille Saint Saëns a été inspiré par ce thème. Les paroles du Le grand bal de kermaria an Isquit du groupe Tri Yann reprend en parti la danse macabre de l'Eglise de Kermaria an Isquit.

 

Il semblerai que des danses des morts avaient lieu dans les églises et les cimetières. L'origine viendrait du repas qui était partagé devant le tombeau dans la joie et l'allégresse; exprimant ainsi la continuité de la vie au delà la mort. Il se peut que cette cérémonie ait dégénéré en une sorte de mascarade. Les danseurs cherchaient  avant tout dans ces rondes effrénées, le contact avec leurs morts en parcourant les cimetières.

Seul, un auteur du XIIe siècle, Girard le Cambrien, nous en donne dans, son Itinera-rium Cambriae, une description précise : « L'on y voit des hommes et des femmes, tantôt dans l'église, tantôt au cimetière, tantôt en une ronde qui court autour du cimetière ; soudain, ils se jettent à terre et, tout d'abord, y restent comme emportés par l'extase et immobi­les ; puis, ils bondissent de frénésie et se mettent à représenter des pieds et des mains, des travaux interdits les jours de fête. L'un semble mettre la main à la charrue, un autre excite les bœufs de son fouet et tous deux profèrent des cris rauques qui accompagnent habituellement ces travaux. En voici un qui fait le cordonnier, un autre qui imite le tanneur. Plus loin une danseuse paraît traîner la quenouille, tantôt elle tire le fil de la main et du bras, tantôt elle l'enroule sur le fuseau ; une autre dans sa course semble tendre les fils de la chaîne ; une autre encore faire aller la navette et abaisser ou relever le métier pour tisser sa toile. Enfin, on les voit à l'intérieur de l'église, conduits à l'autel avec des offrandes, qui se réveillent stupéfaits et reviennent à eux. »


D'après un article de Suzane Manot dans la revue "Aguiaine"

 

Michel Lauwers, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Nice depuis 2001, a écrit sur le cimetière, la relation aux morts et les rites au moyen âge; il aborde la même thématique. 

 

 

 

 

 

 

Voici un lien sur un site qui traite le sujet : lamortdanslart.com

Un autre lien vers un blog sur ce thème : danse des morts


La version, de Beaudelaire, librement inspiré  de la danse macabre

Les paroles de l'interprétation du groupe Malicorne de la danse des damnés 

 
 

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 13:26

20h : cries de joie!

6 mai : ambiance à la fête...

Personnes maladroites.

 

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