Au moyen âge, des fresques représentant des danseurs avec la mort, accompagnés d'écrits, étaient peints dans
des édifices religieux tels que l'église de Kernascléden ou le cimetière des innocents. La mort invite les mourants à une danse éternelle, ceux-ci lui réponds : tel est
la danse macabre. Les personnages
évoqués sont hiérachisés du plus haut gradé au plus bas de l'échelon : le Pape, l'Empereur, le Cardinal, le Roi, le connectable, le chevalier, le médecin, le prêtre, l'usurier, le paysan, le
voleur... et le dernier l'enfant. La danse macabre est associée avec le thème du
"Dit des trois morts et des trois vifs". Le compositeur Camille Saint Saëns a été inspiré par ce thème. Les paroles du Le grand bal de kermaria an Isquit du groupe Tri Yann reprend en parti la
danse macabre de l'Eglise de Kermaria an Isquit.
Il semblerai que des danses des morts avaient lieu dans les églises et les cimetières.
L'origine viendrait du repas qui était partagé devant le tombeau dans la joie et l'allégresse; exprimant ainsi la continuité de la vie au delà la mort. Il se peut que cette cérémonie ait dégénéré
en une sorte de mascarade. Les danseurs cherchaient avant tout dans ces rondes effrénées, le contact avec leurs morts en parcourant les cimetières.
Seul, un auteur du XIIe siècle, Girard le Cambrien, nous en donne dans, son
Itinera-rium Cambriae, une description précise : « L'on y voit des hommes et des femmes, tantôt dans l'église, tantôt au cimetière, tantôt en une ronde qui court
autour du cimetière ; soudain, ils se jettent à terre et, tout d'abord, y restent comme emportés par l'extase et immobiles ; puis, ils bondissent de frénésie et se mettent à représenter des
pieds et des mains, des travaux interdits les jours de fête. L'un semble mettre la main à la charrue, un autre excite les bœufs de son fouet et tous deux profèrent des cris rauques qui
accompagnent habituellement ces travaux. En voici un qui fait le cordonnier, un autre qui imite le tanneur. Plus loin une danseuse paraît traîner la quenouille, tantôt elle tire le fil de la main
et du bras, tantôt elle l'enroule sur le fuseau ; une autre dans sa course semble tendre les fils de la chaîne ; une autre encore faire aller la navette et abaisser ou relever le métier pour
tisser sa toile. Enfin, on les voit à l'intérieur de l'église, conduits à l'autel avec des offrandes, qui se réveillent stupéfaits et reviennent à eux. »
D'après un article de Suzane Manot dans la revue "Aguiaine"
Michel Lauwers, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Nice depuis
2001, a écrit sur le cimetière, la relation aux morts et les rites au moyen âge; il aborde la même
thématique.
Voici un lien sur un site qui traite le sujet :
lamortdanslart.com
Un autre lien vers un blog sur ce thème : danse
des morts
La version, de Beaudelaire, librement inspiré de la danse macabre
Les paroles de l'interprétation du groupe Malicorne de la danse des damnés